J'y croyais pas, eux non plus, persuadés qu'on allait me perdre sur ce prime. Le soir est venu, le moment de chanter aussi et juste avant, en pleine concentration sur le prime, défilait derrière moi un reportage vidéo de mon enfance, que je ne regardais pas, ne voulant pas être déconcentrée. Mais quand le pasteur de l'église de Sarcelles a dit : « avec la grâce de dieu, elle va gagner », j'ai reconnu cette voix, cet accent et je me suis retourné pour voir ce visage familier et là, à ma grande surprise en l'espace de 5 secondes il y avait en grand sur les 3 écrans, mon père et ma mère. Ils étaient là, face à la France entière, une photo de leur mariage d'une couleur jaune vieillie par le temps passé, depuis qu'ils ne sont plus. Cinq secondes plus tard, la musique avait commencé, on était en direct. J'étais dans un concours, il fallait sauver ce prime, me souvenir des conseils des profs de la production, bien faire, être concentrée, trouver l'émotion. Et puis j'ai tout oublié, tout lâché, j'ai pris ma tête entre mes mains et j'ai crié, j'ai pleuré tout d’un coup. J'ai compris le sens de cette chanson, je me suis sentie « seule sous les projecteurs » en plein désert et je me suis dit : « mais Papa, Maman, dites moi pourquoi j'existe ! ».
Je me suis mise a nue, Je n'avais plus rien à perdre et j'ai tout gagné ce jour là. Tout le monde, la production, les profs, pleuraient. J'en avais fait quatre fois plus, quatre fois trop et j'ai été quatre fois moi !
Aujourd’hui, « Si je n'étais pas Moi » je serais sûrement en train de le regretter !
Je vous ai appelé et vous m'avez répondu. Merci pour tout !